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Dans le journal quotidien CORSE MATIN un journaliste M PADOVANI a publié deux articles qui semblaient ne pas admettre l'idée que l'on puisse imaginer qu'il y ait eu des juifs en Corse ... Une îlee "Judenfrei" ? Il serait du coup selon le ton de l'article, que l'on peut qualifier de virulent, mal venu de persister à dire que la CORSE comme la Sicile ou la Sardaigne aurait été une terre d'accueil pour les juifs - face à tant de véhémence l'association déplore essentiellement :
1/ Que pour la première fois depuis trés trés longtemps le mot "destruction" se retrouve juste au dessus d'une photo d'une synagogue (celle de Bastia ....)
2/ Que suite à ces deux articles la question serait close .... circulez puisqu'on vous dit qu'il faut penser ainsi le débat n'a plus lieu d'être ...
Et bien non il a lieu d'être il se poursuivra nous l'enrichirons et chacun pourra s'exprimer dans la tolérance et le respect de l'autre
Et pour rebondir nous publions l'article de M RAMEAU ELIE
Juifs et Corses : la construction d’un présent...
Et pourquoi pas d’un avenir....
L’affirmation, par deux fois, les 15 et 29 septembre, et ce de façon péremptoire, d’un historiquement faux ; la volonté de détruire un mythe laisse pantois .... interrogatif .... Pourquoi ? (surtout en ces veilles de Roch hachana et de Kippour, les 20 et 30 septembre)
L’auteur des deux articles conclut, et c’est heureux, qu’il est des « mythe(s) dans le(s)quel(s) on aime s’inventer une histoire. Il paraît que c’est aussi comme cela que se construisent les communautés humaines ». C’est en effet l’apanage d’un mythe, qui, au sens grec, n’est ni plus ni moins que le reflet d’une croyance, d’une religion. Dommage que l’ouverture en fin du second article ne soit qu’en police de petits caractères contre un titre deux fois répété en gras et en gros caractères, martelant l’idée de destruction d’un mythe... Si, comme l’écrit l’auteur, un mythe sert parfois, à quoi sert de le détruire ?
C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf... Qu’il s’agisse de patronymes ou de toponymes, ils sont souvent liés, en Corse comme ailleurs, chez les juifs, et de nombreux peuples.
Ainsi Rachi (grand exégète du Moyen Age) demande si Mamré a donné son nom au lieu ou si c’est le contraire. Normalement, explique-t-il, un endroit ne serait pas appelé au nom de quelqu’un, sauf peut-être pour Mamré car ce sont les collines de Mamré. De même pour Ever qui vient d’au-delà (ever) du fleuve (hanahar) et qui est l’ancêtre des hébreux.
A l’origine, il n’est que des prénoms : des fils ou fille de..., ceux de la Bible.... A part le chat de ma voisine, qui porte aujourd’hui des noms égyptiens ; le souvenir des grecs ou des romains passe encore par des prénoms, qui, à l’origine, étaient souvent des titres (Auguste), des fonctions. Qui sait dans le monde chrétien que Rafaël (dieu guérit), Gabriel (force de dieu) sont de l’hébreu...imaginez les Raffaëlli....
Les patronymes apparaissent tardivement et se fixent avec l’essor des états civils... Il est évident que juifs, chrétiens et musulmans partagent certains patronymes dus à leur origine, leur métier voire leur apparence ; rappelez-vous Mr Klein (petit) interprété par Alain Delon (grand acteur)...
Bien évidemment, les siècles passant, les unions se faisant, certains patronymes partagés peuvent trouver plusieurs origines, explications ou n’être que le fait d’homophonies.... Mr Padovani s’est-il senti touché ? Lui a-t-on demandé s’il était juif ?... à l’instar de Salomon dans Rabbi Jacob. Les skis Salomon sont-ils juifs ? Et Christian Jacob ? Et Mlle Juif qui était au Lycée Sophie Germain ? Et JF Kahn, et Gengis Kahn ? L’ont-ils jamais été ? Et quand bien même ils ne le seraient plus ; et alors ?
Jésus était juif, religieux, qui plus est ; les apôtres aussi, les premiers chrétiens dont descendent les chrétiens d’Orient certainement ; mais le reste de la chrétienté sûrement pas : le christianisme est prosélyte...
Chez les juifs, la toponymie sert les patronymes, et parfois l’inverse.
Ainsi, nombreux sont les patronymes hérités de toponymes : Serfati-français ; Trabelsi-tripolitain ; Frankforter ; Picard ; Lyon-Caen ; Besançon ; Landau (ville d’Allemagne) ; Narboni ....
A l’inverse il y a bien sûr Villejuif, Evry et Ivry (hébreu), mais aussi Chevilly-Larue, bel exemple de pléonasme patronymique franco-hébraïque, puisque chevil signifie chemin en hébreu, assorti de la terminaison li- à moi, mon........ et pourquoi pas Casalabriva que l’article évite de citer ; et Santa Luccia di Mercurio, dont le Maire avait témoigné que le surnom du village était « village des hébreux ».
Pourquoi donc, encore, cette volonté de destruction ? , peu constructive, c’est le cas de le dire. Elle me fait peur : L’UNESCO a tenté, par deux fois déjà, de nier le caractère juif de Jérusalem (c’est de l’hébreu) et du Mont du Temple (le bien nommé) au profit de l’Islam, qui n’apparait que 2000 ans après le judaïsme. Où sont les historiens ? Il n’y a que deux ans que le Pape a consenti et invité tous les chrétiens à ne plus chercher à convertir les juifs, à ne plus prêcher leur erreur, et à admettre leur qualité de grand frère aîné de 1300 ans. Sciences et Vie de septembre, dans ses Cahiers consacrés à L’Ecriture, ne trouve pas le moyen de mentionner l’hébreu sur près de 100 pages. Les deux seules fois où l’alphabet (Alef-Beth) hébraïque est reproduit, en pages 28 et 38, il est qualifié de Phénicien. Le Quotidien, à destination des collégiens, dans sa livraison du 14 septembre, publie une carte des peuples de l’Antiquité : les hébreux n’existent pas....
Nous n’existons pas... ; Ils ne nous connaissent pas, comme dirait Soprano....
Cela fait des siècles qu’un peuple qui n’existe pas « em...bête le monde ». Cela fait des siècles que l’on persécute, assassine des gens qui n’existent pas. C’est « vrai » certains disent que ça n’a jamais existé et que l’on a tout inventé ; nous, qui n’existons pas....
Attention pour la Corse et les Corses, c’est un peu pareil : grecs à Cargèse, Génois, Italiens, Espagnols, Portugais et un peu marocains aujourd’hui... et pourquoi pas juifs ? A cela on ajoute que la Corse c’est la France, le corse de l’italien moyenâgeux, avec un drapeau à tête de Maure.... quel mélange !!! Ainsi peut-on nier le corse et les Corses... combien de fois la Corse est-elle oubliée de certaines cartes....
Un Ancien, décédé cet été à près de 100 ans, m’avait un jour abordé en me déclarant son admiration pour ce peuple des plus anciens, toujours là, avec sa langue toujours vivante. Lui, le nationaliste, le paoliste, anti-bonapartiste, me concédait vouloir prendre exemple, pour le renouveau de son peuple, de sa langue, sur sa terre : la Corse.
Nous avons tellement en commun, qu’au-delà de cette controverse sur des origines à partager ou non, c’est un avenir à construire, côte à côte pour lutter contre les préjugés idiots et infâmes, la désinformation et même la négation dont nos deux peuples sont victimes.
Imaginez dans quelques temps les mêmes articles en Israël. Eh oui ! ils sont quelques uns, corses ayant épousés des juives, convertis ou non au judaïsme, des femmes aussi, à avoir choisi de vivre en Israël, à Natanya ( la ville des francophones)... des patronymes typiquement corses sur des papiers israéliens... Un journaliste israélien pourra toujours tenter de détruire le mythe d’une influence corse sur la culture juive, israélienne......pourquoi ? ...
Parce que l’on avance des « preuves irréfutables » au demeurant invisibles ; parce que l’on avance, à propos d’influence, que « tout cela n’existe pas »... D’ailleurs, comment prouver, positivement s’entend, que quelque chose n’existe pas ?... tout en admettant une bienveillance réciproque... mais cela suffit, et est justement remarquable
Heureusement, en effet, que les témoignages d’affection réciproques ne manquent pas...individuels ou associatifs, tels Terra Eretz Corsica Israël (Corse-Matin 04.08 et 01.10.2017)
Corse(s) je vous aime
Grazie a Corsica. Evviva u populu corsu e u populu ebrei ; sempre inseme....
Elie Rameau... Noisy le Sec / Talasani