Un juste milieu
En diplomatie l’expression prend tout son sens, dans la recherche d’un compromis, d’un juste équilibre. Elle peut aussi, en jouant sur les maux, rappeler une histoire, une petite histoire aux grands effets. Une histoire juive à suspense et l’aide des Corses à la formation de l’Etat d’Israël durant l’année 1948.
Cette année là, Jules MOCH ministre de l’Intérieur, demanda au préfet de Corse de faciliter l’escale d’avions vers Israël afin d’y acheminer des armes. De fermer les yeux sur ce trafic en quelque sorte. Mais rien de put infléchir cet « incorruptible » , droit dans ses bottes qui refusa toute transaction clandestine Le milieu corse fut alors approché par le secrétaire de la police des bouches du Rhône, un Corse également, qui initia un scénario digne des Tontons Flingueurs.
Le préfet en question, le sinistre PAPON, responsable de la déportation de Juifs, vit débarquer un matin dans son bureau un haut fonctionnaire de police, accompagné de deux individus au physique peu rassurant, très peu enclins au protocole diplomatique, qui s’adressèrent au préfet a peu près en ces termes : Où vous acceptez le transfert clandestin des armes par voie aérienne, où vous prenez une concession au cimetière ! Si c’est pas du vrai direct en matière de démocratie participative, j’y comprends plus rien ! Le préfet assommé et surpris par cette volées de mots projectiles , comprit très vite… Le transfert d’armes par voie aérienne fut accepté et résolu à une vitesse plus rapide que le temps mis pour les convoyer ! Un véritable film policier dans la truculence des mots, dans la turbulence des mots du grand Michel AUDIART !
Dans un contexte particulier où le milieu corse devint momentanément « un milieu juste » concernant une décision exécutée par des acteurs peu recommandables. Que la sémantique des mots peut en dire des choses!
Texte de Paul OLIVIERI